Peille (06)
Peille est une commune française située dans le département des Alpes-Maritimes,
en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Jusqu'en 1860, le nom officiel en italien était Peglia.
Encore aujourd’hui, de nombreuses enceintes de pierres sèches témoignent de l’occupation
humaine dès la fin du Néolithique sur les collines environnant le village de Peille.
Du 7ème au 3ème siècle avant J-C, les Ligures sont rejoints par les Celtes avec lesquels ils
se fondent sans opposition pour former la civilisation Celto-Ligure (une cinquantaine de
peuples, dirigés par un roi).
Ce sont de solides guerriers qui maîtrisent la montagne et résistent aux Romains durant
160 ans ! Ils s’installent au pied du mont Agel, vers Saint-Martin de Peille, et au mont
des Mules (sur l’actuelle commune de Beausoleil).
Au Moyen-Âge, le village Pilia ou Pelha est construit à 630m d’altitude, accroché au flanc du
Mont Baudon au nord, cerné d’un côté par le mont Agel et de l’autre par le mont Rastel
et près d’un ruisseau le Faquin qui taille une gorge abrupte au pied d’un rocher escarpé
isolé, site défensif de l’ancienne citadelle, le "baous de caster".
Le nom du village apparaît dès le 11ème siècle dans un acte de 1028, la petite cité
médiévale désormais entourée de remparts dépendait des vicomtes de Nice mais elle est
alors dirigée d’une façon très autonome.
Du 11ème siècle également, date la construction d’une petite chapelle romane par l’abbaye
de Saint-Pons qui deviendra l’église Sainte-Marie de l’Assomption. Les chanoines de
Saint-Ruff d’Avignon s’y installent en font un prieuré et bâtissent le magnifique clocher
romano-lombard haut de 33m au 12ème siècle.
La communauté de Peille était administrée par trois consuls et devenait une cité importante
englobant de nombreuses communes environnantes ce qui fut confirmé par Alphonse II
comte de Provence en 1176.
Peille possédait un tribunal (place de la Colle, dans le bâtiment des 13et 14ème siècles,
encore visible de nos jours) qui avait autorité juridique sur toutes ces bourgades et les
exécutions avaient lieu sur le Carcaïs où le gibet est encore visible jusqu’à l’avènement
de la Maison de Savoie en 1388.
1197 : le comte de Provence cède aux Génois une des possessions de Peille : le rocher de Monaco.
Les Peillasques sont alors partagés, les uns partisans du comte de Provence, les autres de
Gênes. Cette scission est à l’origine de la création de Peillon que perdra Peille en 1235.
A la fin du 2ème siècle, le village est entièrement fortifié par des remparts, des tours carrées,
rondes, en demi-lune, des meurtrières et des mâchicoulis. Un donjon médiéval s’élevait
probablement à l’emplacement actuel du Palais Lascaris.
Fin du 13me et début 14ème siècle, on retrouve la construction du palais du juge Mage,
appelé aussi Palais des Consuls où se rendait la justice haute et basse. Peille devient alors
l’un des trois chefs-lieux de baillage de la vigueur de Nice avant d’être rattachée à celle
de Vintimille et Sospel.
1326 : Un tremblement de terre se produit dans le quartier du Councas.
Début du 14ème siècle, on procède à l’élévation des fortifications du village et de la tour
de l’escalier de Saint-Bernard dont subsistent des ruines.
1386 : Construction de la chapelle Saint-Sébastien, siège de la confrérie des pénitents noirs
qui le restera jusqu’en 1860.
1563-1564 : Des tremblements de terre ébranlent le village. Le prieuré des chanoines devient
l’église paroissiale Sainte-Marie qui est encore agrandie au nord et à l’ouest.
Fin 16ème-début 17ème siècle : Construction de la chapelle Saint-Roch.
1621 : création de la Seigneurie de Peille. Le comte de Bobba sera le 1er seigneur de Peille.
1651 : création du comté de Peille en faveur de Jean-Paul Lascaris-Vintimille, Grand-Maître
de l’ordre de Malte et 4ème seigneur de Peille. Débute alors la construction du Palais Lascaris.
Peille appartiendra successivement à la maison de Savoie, au royaume de Piemont Sardaigne
puis à la France de 1792 à 1814 pendant la période révolutionnaire et napoléonienne.
Restauration sarde en 1814, Peille appartient de nouveau au Piémont comme tout le comté
de Nice jusqu’en 1860 avant le retour définitif à la France lors du rattachement réalisé par
Napoléon III.
En 1880-1890 sous la troisième République sont construites les premières fortifications
du système de défense du général Séré de Rivières contre l’Italie :
Au mont Ours, au col de Segra, au mont Farguet au nord de la commune et surtout la
création du fort Catinat en 1891 au mont Agel, au sud. La première route militaire col de
Segra col de Braus est construite par les chasseurs alpins en 1895.
La première route militaire col de Segra-col de Braus est construite par les chasseurs alpins
en 1895.
Avant la première guerre mondiale, en 1911, le golf de Monte Carlo s’installe sur les pentes
du mont Agel.
La route reliant Peille à La Turbie n’est ouverte qu’en 1923. Au sommet du rocher, premier
habitat des Peillois, fut érigé la même année le Monument aux morts grâce au mécénat
de la cantatrice américaine Mary Garden.
Plus tard en 1930, la chapelle médiévale Saint-Sébastien du 14ème siècle fut transformée
en Mairie.
1931-1933 : Construction du nouveau fort au mont Agel dans le cadre de la ligne Maginot
et de son téléphérique aboutissant au quartier des Laq’s (du ligure signifiant "pierre plate)
et orthographié "Lacs" en 1959.
D’autres casemates sont construites au col des Banquettes et au col de la Madone formant
la seconde ligne de défense du secteur fortifié des Alpes-Maritimes.
Pendant l’entre deux guerres, le réseau routier devenu stratégique se développe autour
de Peille par la route vers le col des Banquettes en 1928, vers Saint Agnès par le col
de la Madone en 1933, vers l’Escarène par Tres en 1936.
Pendant la seconde guerre mondiale, en 1940, les forts de la ligne Maginot : Mont-Agel,
Mont-Ours, fort des Banquettes, résistent à l’attaque italienne mais furent ensuite
désarmés après l’armistice de juin 1940.
Le PC transmission datant de 1935 à l’entrée du village qui servit ensuite d’abri est le
témoin de cette période tourmentée.
1944 : des combats violents eurent lieu lors de la libération entre les résistants de Peille
et les garnisons allemandes du col des Banquettes et du Mont-Agel puisque le village fut
bombardé deux fois le 19 et 20 août 1944.
Le village fut définitivement libéré le 5 septembre 1944 par les troupes américano-canadiennes
de la First Special Service Force qui perdirent cinq combattants sur le territoire de Peille ainsi
que trois artilleurs américains tombés au col de la Madone.
Dans les années qui suivent, la vie reprend et une école primaire prototype dénommée
André Marie ouvre aux enfants du village.
Un plat : Daurade à la provençale.
Un vin : Blanc du pays niçois cépages Rolle et Chardonay.
Le Castellet (83)
Le Castellet est une commune française située dans le département du Var en région
Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Le village médiéval du Castellet fait partie des haut-lieux touristiques du Var.
Ce petit village féodal perché au sommet de son promontoire vous charmera par son
pittoresque provençal, ses petites places bordées de belles maisons anciennes
soigneusement restaurées et ses vieilles pierres mises en valeur avec goût.
À partir du 1er siècle, la conquête Romaine se matérialise sur tout le territoire, notamment
sur les hauteurs de la région, où les romains établissent des colonies pour leurs soldats, et
construisent des camps qui seront abandonnés lors des invasions barbares et sarrasines.
On peut encore voir la base d’un mausolée Romain au quartier de Château Vieux.
Le premier village fut regroupé autour du château sous le règne de Pons-Mainier,
Vicomte de Marseille.
En 1212, la famille des Baux accède à la seigneurie.
Commencent alors quatre siècles de discorde entre maison des Baux et maison de Provence.
En 1434, la famille De Castillon devient propriétaire du château, et le gardera pendant
deux cents ans.
Il avait été donné en dot à la famille De Lombard, lors du mariage d’Anne De Castillon
et Vincent De Lombard en 1629.
Des travaux de rénovation sont alors effectués afin de le rendre habitable, et en 1680
une horloge est installée sur le Campanile.
La Famille De Lombard en restera propriétaire jusqu’à la Révolution.
La Révolution marque l’abolition des privilèges, leurs symboles effacés. Les blasons et les
créneaux sont détruits, la fenêtre seigneuriale de l’église est bouchée.
Le château est vendu le 20 octobre 1797 et racheté trois ans plus tard par quatre Beaussetans
qui y installent un moulin à huile, une classe d’école et deux habitations.
En 1923, le Castellet est à l’aube de connaître un tournant de son histoire : Un expert,
commis par le Maire, propose un plan d’aménagement afin de faire du Castellet une
destination touristique prônant la tranquillité et le repos.
Trois ans plus tard, les travaux sont achevés : peintres, sculpteurs et commerçants
s’installent dans l’enceinte du village !
Ce village fortifié est empreint de la douceur de vivre et de l’accent cher à Pagnol qui,
séduit par le lieu, choisit d’y tourner "La femme du boulanger" en 1938.
Le Grand Portail et Le Portalet, portes percées dans les remparts enserrant le village,
inscrites à l'Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques en 1939.
Toute proche, l’église de la transfiguration du Sauveur garde le cachet de la lointaine
époque de sa construction (début du 12ème siècle).
Plus bas, les oratoires (pas moins de vingt) invitent à la découverte de ces paysages où le
silence contraste avec le flot continue de la mer qui se trouve à deux pas.
En 1939, l’église, la façade du château et les remparts sont inscrits à l’inventaire
complémentaire des monuments historiques.
L’église Saint-Sauveur de la transfiguration est édifiée en 1030 par l’Évêché de
Marseille. Elle est orientée vers Jérusalem.
Son existence n’est mentionnée qu’en Décembre 1153, elle est placée sous le vocable
"transfiguration du Christ", et deviendra plus tard église Sainte-Claire de Vienne.
En 1754, devenue trop étroite, elle est agrandie. L’orientation est changée et deux
voûtes gothiques sont bâties. La nef latérale est construite et la partie romane de
la façade, surmontée d’un clocher à trois arcades, est coiffée d’un petit campanile.
Le château a subi plusieurs remaniements au fil des siècles. Le premier édifice a été érigé
au 10ème siècle et démantelé en 1369, sous la seigneurie de la famille des Baux.
L’édifice actuel, conçu en plan quadrangulaire, a été bâti au 15ème siècle.
Aujourd’hui, il ne reste, de ce magnifique château, que deux ailes, dont une munie d’une
tour ronde qui présente encore des maçonneries médiévales.
Depuis 1969, le château est propriété de la commune, il abrite les locaux de la Mairie centrale,
une salle d’expositions, dite "Salle des gardes", et la salle des mariages.
Le château seigneurial du 15ème siècle offre sa belle et large façade donnant sur la place du
Champ de bataille cernée d’anciens remparts qui s’ouvrent en poterne sur un paysage magnifique.
De la poterne, on peut apercevoir le beau Village de La Cadière d'Azur, village perché
typiquement provençal.
Un plat : Sardinade à la provençale.
Un vin : Bandol blanc sec, cépages Clairette et Vermentino.