Saint-Yrieix-la-Perche (87)
Saint-Yrieix-la-Perche est une commune française située dans le département
de la Haute-Vienne, en région Nouvelle-Aquitaine.
Saint-Yrieix, comme la plupart des villes françaises, s’est construite au gré de l’histoire
et des modes de vie de ses habitants, laissant à l’heure d’aujourd’hui un
patrimoine architectural et urbain riche.
Le clocheton de l'hôtel de ville, bâtiment construit au début du siècle par Lemasson.
À partir du 5ème siècle avant J-C, les Gaulois Lémovices exploitèrent des dizaines de mines
d'or. Deux villages peuplés de mineurs ont aussi été retrouvés dans la commune.
Ces villages étaient situés au cœur du district minier de Saint-Yrieix-la-Perche.
L’exploitation de ces mines a été arrêtée après la conquête romaine.
Carrefour de communication constitué de l'axe nord-ouest et sud-est entre l'Armorique et le
golfe du Lion(route des métaux) et l'axe est-ouest entre l'Aunis et l'Auvergne (route du sel).
Les maisons qui se sont groupées autour de cet endroit ont donné naissance à la ville
actuelle qui a pris le nom de son fondateur, saint Yrieix.
Saint Arède d'Atane, aussi connu sous les noms d'Aredius, Yrieix du Limousin, saint Yriez
ou saint Yrieix, naquit entre 510 et 516, à Limoges. L'hôtel de ville.
Il fonde un monastère à proximité de la villa de sa mère, au lieu-dit Atane, où il est enseveli.
La réputation de sainteté d’Arédius attira de nombreux pèlerins à Attane, autour du
monastère une ville se développa.
Vers l’an 900, le monastère se transforma en collège de chanoines. En 1046 un chapitre de
chanoines remplaça les moines et se plaça sous la dépendance spirituelle et temporelle
Yrieix devient alors un centre de pèlerinage et dès le 12ème siècle, un centre d'échange
important avec ses foires. Ces dernières ont pris la suite d'un marché connu depuis la
période antique qui se tenait au Marché-Vieux.
Au cours du 12ème siècle, la ville s’agrandit et déborda des remparts qui entouraient
l'enclos canonial. Des artisanats se créèrent, des moulins et des tanneries se développèrent.
Vers 1250, la châtellenie de Saint-Yrieix s'étend sur une douzaine de nos communes
actuelles et se réduira au nombre de six vers 1500. Dans les faubourgs, des foires se
tiennent deux fois par an : le jour de la Pentecôte et à la date anniversaire de la mort
de saint Yrieix, le 24 août.
Sarah de Cornouaille, fille de Réginald de Dunstanville et arrière-petite-fille de
Guillaume le Conquérant, épouse d'Adhémar V de Limoges, est inhumée
vers le 28 novembre 1206 dans le monastère.
En août 1307, le chapitre et le roi Philippe IV le Bel établissent un contrat de pariage qui
confie les fonctions de justice à des officiers royaux choisis par le roi et le chapitre.
Le blason de la ville, fleurs de lys à gauche et une crosse à droite, témoigne de ce contrat.
Au cours de la fin du 15ème siècle et de la première moitié du 16ème siècle, une période
relativement faste est de retour malgré une épidémie de peste en 1563 faisant 1978 victimes.
En 1565, le roi Charles IX accorde aux bourgeois de la ville de créer un échevinage ou
municipalité. Ainsi cinq échevins étaient élus tous les ans. Cependant, les viguiers du roi
gardaient leurs prérogatives de justice.
Quatre ans plus tard, Henri IV séjourne près de la collégiale avant de partir pour la bataille
de La-Roche l'Abeille.
Au début du 18ème siècle, les fossés de l'enceinte sont comblés, des boutiques et des
jardins y prennent place.
En 1750, un édit du roi Louis XV ordonne l’installation d’une sénéchaussée à Saint-Yrieix,
mais le tribunal de commun pariage est du même coup supprimé.
En 1768, un chirurgien de la ville nommé Darnet signale à un apothicaire l’existence de
terre utilisée par sa femme pour faire sa lessive. L’analyse révèle la pureté du kaolin.
En 1771, Darnet est chargé, au nom du roi, d’en diriger l’extraction. Des dizaines de
carrières s'ouvrent partir de 1769, dont la plus connue est celle de Marcognac.
Depuis 1774, une fabrique de porcelaine est aussi installée à la Seynie près de la ville.
Ces deux facteurs, ajoutés à la construction de la route royale de Limoges à Sarlat,
contribuent à l'expansion de la ville qui atteint 4 000 habitants.
En 1875, la ligne de chemin de fer est ouverte et la ville s'assainit (égouts, abattoirs,
urinoirs, réseaux d'eau potable).
Au sommet de "l'oppidum d'Attane", aussi dénommé "le fort", la collégiale de Saint-Yriex
traduit encore la puissance d'un chapitre de chanoines qui hérita d'un très ancien
monastère du Limousin.
À sa mort, la renommée de saint Yrieix nécessitera la construction d’un édifice de
style roman abritant son tombeau.
De l’église romane, 12ème siècle, seul subsiste l’actuel clocher-porche.
Dans la seconde moitié du 12ème siècle et jusqu’à la fin du 13e siècle, les chanoines
en firent une semi-cathédrale.
Le portail du clocher présente des voussures limousines. Le portail gothique du Midi est
surmonté d’un christ en majesté du 12e siècle.
La tour du Plô, donjon en pierre de plus de 20 mètres de haut. Le 2e étage de la tour
était réservé au Vicomte de Limoges lorsqu’il faisait escale ; l’entrée était au 1er étage, à
cinq mètres au-dessus du sol. Le rez-de-chaussée servait de prison et le 3e étage permettait
à la garnison des "gens d’armes" de faire le guet et portait la bannière du vicomte.
La tour est l’unique vestige civil du monde féodal, témoin de l’ambiance de l’an mil à la
fin du Moyen Âge. Édifiée par le seigneur, elle permettait de protéger la population
mais aussi de les dominer et d’imposer ainsi ses droits de police et de justice.
Au début du 20ème siècle, de grandes constructions sont réalisées, on inaugure un nouvel
Hôtel de Ville en juillet 1901
À la veille du premier conflit mondial, Saint-Yrieix a retrouvé une certaine activité
économique grâce au commerce des feuillardiers, à ses carrières et à ses mines d'or
ouvertes à partir des années 1910. Cependant l'électricité n'arrivera qu'en 1923.
Saint-Yrieix subira l'occupation pendant la seconde guerre mondiale et s'affranchira
difficilement d'une période de pénuries après guerre.
Un plat : Rouelle de porc "cul noir" de Saint-Yrieix aux chataîgnes et giroles.
Un vin : Rouge IGP de Haute-Vienne, cépages Cabernet et Cot.