L'Ile d'Aix (17)
Île-d'Aix est une commune à part entière du Sud-Ouest de la France, située à l'ouest au large
de la pointe de la Fumée, qui est l'extrémité de la presqu'île de Fouras, et à l'est de l'île d'Oléron.
Ce petit croissant de terre de 129 hectares est situé à quelques encablures des côtes d'Aunis,
au coeur de l'archipel charentais. Elle offre un panorama à 360° avec une vue imprenable sur le
fort boyard, à l'ouest avec en arrière plan l'Ile d'Oléron, l'Ile de Ré au nord, l'Ile Madame au sud.
L'Ile d'Aix concentre toute la diversité des paysages du littoral de la Charente-Maritime.
Ile de quiétude, elle ne se découvre qu'à pied, à vélo ou en calèche.
Surnommée la "petite Corse de l'Atlantique", sur ce petit croissant de paradis de 3 kms,
le temps,semble s'être suspendu, avec ses maisons aux façades blanches, ses roses
trémières qui atteignent la hauteur des toitures.
Bien que l’île d’Aix soit une "toute petite île" comme la qualifiait Napoléon Ier, elle
a un riche passé historique.
Centre spirituel à l’époque médiévale puis pièce maîtresse du dispositif de défense de l’arsenal
de Rochefort à l’époque moderne, elle fut au cours du temps l’objet de nombreuses attentions
des autorités de l’Etat.
Marc René de Montalembert (1714-1800), théoricien de la fortification, est requis en 1778 pour
assurer la défense de l’île.
Il réalise en 1779, en quelques semaines, à la pointe Sainte Catherine, un fort révolutionnaire
à 3 niveaux de feu casematés.
L’ouvrage, capable d’aligner la même puissance de feu que les navires de guerre, est alors un des
premiers du genre. Il va servir par la suite de modèle aux ingénieurs du Consulat et de l’Empire.
Artilleur de formation, François Choderlos (1741-1803) propose, dès 1786, l’utilisation du
boulet creux dans un mémoire "Moyens nouveaux d’augmenter l’effet des boulets de canons".
En 1779, il collabore avec le marquis de Montalembert pour la conception d’un nouveau fort
sur l’île à la pointe Sainte Catherine.
Pendant son séjour, François Choderlos imagine et rédige une partie de son roman sulfureux
"Les liaisons dangereuses" ; un roman se voulant "utile à la connaissance du cœur humain".
En 1806, Napoléon Ier ordonne de mettre l’île en état de défense et d’y cantonner si possible
une garnison forte de 4 000 hommes.
Deux ans plus tard, le 5 août 1808, il vient personnellement inspecter les travaux de fortification ;
il en profite pour lancer le chantier de la maison du gouverneur (l’actuel musée napoléonien)
et le projet du fort Liédot.
En juillet 1815, au lendemain de la bataille de Waterloo, il passe ses trois derniers jours en
terre de France dans la maison du gouverneur, avant de se rendre aux autorités anglaises et
d’être exilé à l’île de Sainte Hélène.
En 1925, le baron Napoléon Gourgaud (1891-1944) et son épouse la baronne Eva Gebhart
(1886-1959) débarquent sur l’île, après avoir pris connaissance d’un article de Pierre
Chanlaine "un écrivain et journaliste saintongeais" présentant l’île comme un lieu sur
le point de "mourir".
Le baron, descendant du général Gaspard Gourgaud un proche de Napoléon Ier, était attaché
par tradition familiale à tout ce qui touchait l’histoire impériale.
Très rapidement, le couple s’entiche de l’île et fonde la Société des Amis de l’île d’Aix, achète
de nombreux bâtiments à l’abandon et crée les musées napoléonien (1928) et africain (1933).
Sous-officier au sein des forces françaises libres en 1945, Ahmed Ben Bella (1916-2012)
fonde un an plus tard une organisation clandestine contre la colonisation française en Algérie.
Arrêté et emprisonné en 1950, Ben Bella s’évade en 1952 et gagne Le Caire.
Devenu un des chefs historiques de la résistance algérienne, il est de nouveau fait prisonnier
en 1956 et interné à l’île d’Aix au fort Liédot de 1959 à 1961.
Pendant trois ans, l’île retrouve son statut d’île forteresse avec près de 200 gardes mobiles
chargés de la surveillance des lieux.
Libéré en 1962, Ben Bella devient le 15 septembre 1963 le premier président de la
république d’Algérie.
Bien qu’occupée par l’homme dès les temps préhistoriques, c’est au 11ème siècle que l’histoire
de l’île commence véritablement, avec la fondation de l’église et du prieuré Saint-Martin
et l’installation d’une communauté monastique.
Enjeu des rivalités des royaumes de France et d’Angleterre, l’île se hérisse de fortifications avec
la création de l’arsenal de Rochefort (1666). Elle devient alors la pièce maîtresse du système
défensif du port de guerre et de sa rade.
Sous le Premier Empire, époque où l’activité militaire est à son paroxysme, elle est de re-fortifiée
et transformée en île forteresse.
Suite au départ de la garnison aixoise et à la fermeture de l’arsenal rochefortais (1927), l’île
se dépeuple avant de s’ouvrir dans les années 1930, grâce aux initiatives de la baronne
et du baron Gourgaud
Dans un région littorale, éminemment stratégique, l’île d’Aix, située géographiquement
au centre de l’archipel charentais, est restée longtemps au cœur des conflits armés opposant
le royaume de France aux envahisseurs venus de la mer.
Le 8 septembre 1757, une flotte anglaise avec plus de 10 000 hommes embarqués quitte le
port de Portsmouth et se présente le 23 septembre devant l’île d’Aix. Après une heure de
bombardement la garnison du fort de la Rade capitule.
En janvier 1809, Napoléon Ier décide de regrouper plusieurs divisions de la flotte de
l’Atlantique en rade d’Aix.
En février, la Royal navy, alertée par les mouvements des navires français, vient se poster
dans la rade des Basques (au nord-ouest de l’île) hors de portée des canons côtiers.
Le 11 avril, les Anglais lancent des brûlots sur l’escadre de Rochefort qui provoquent la
panique dans les équipages français.
La marine impériale va perdre ainsi 4 vaisseaux et une frégate et 385 canons (pour délester
les navires échoués) ; aucun bâtiment anglais ne sera détruit.
Un plat : Huitres de l'ile d'Aix, dégustées sur place dans un cabanon de l'ile.
Un vin : Blanc cépage Sauvignon ou Muscat sec.