Balazuc (07)
Balazuc est une commune française, située dans le département de l’Ardèche en
région Auvergne-Rhône-Alpes.
Balazuc est labellisée Village de caractère et adhérant à l'association des "plus
beaux villages de France".
Surplombant la rivière Ardèche, Balazuc, village médiéval, semble comme accroché
à son rocher.
Le cœur du village séduit par ses allures sarrasines et son riche patrimoine restauré,
son dédale de ruelles tortueuses, d’escaliers, de rampes empierrées et d’arceaux.
Balazuc est accroché aux falaises qui bordent l'Ardèche, dans le Vivarais méridional.
Le cours de l'Ardèche forme une frontière naturelle entre la vallée du Rhône et le
Massif central. Balazuc s'est installé au niveau d'un passage à gué naturel, longuement
emprunté avant d'être supplanté par la traversée en bateau, puis par le pont.
L'installation du village masque l'aspect initial du terrain, en forme de gradin calcaire
percé de failles et de cavités.
Les rochers les plus gênants ont été taillés à la masse ou au coin de bois gorgé d'eau.
Ces dernières ont été comblées ou utilisées comme caves, citernes ou étables.
Au Paléolithique moyen (entre 350 000 et 28 000 ans avant J-C), une des grottes des
Barasses a été occupée au Paléolithique moyen comme bivouac par des hommes
de Néandertal.
Le Néolithique est une période cruciale, celle où l'homme se sédentarise. Il invente
l'agriculture, l'élevage, là où auparavant il pratiquait essentiellement la chasse
et la cueillette.
L'occupation néolithique est avant tout attestée sur le territoire de Balazuc par la
découverte d'une vingtaine de dolmens, des tombes collectives mégalithiques.
À la Protohistoire, ou âge des métaux, au 2ème siècle avant J-C c'est l'époque de la
conquête romaine.
Le site du Viel Audon a quant à lui livré des objets en bronze et en cuivre, comme des
bracelets, des pointes de flèche et pendeloques de l'âge du Bronze
(2 000 à 750 avant J-C) et de l'âge du Fer (du 8ème au 2ème siècle avant J-C).
Une hache à douille en bronze a été retrouvée dans une fissure d'une dalle du gué
sur l'Ardèche en 1998. Elle daterait du 7ème ou du 6ème siècle avant J-C, c'est-à-dire
du premier âge du Fer, aussi nommé Hallstatt.
À l'Antiquité, période gallo-romaine, de la conquête romaine au Ire siècle avant J-C
jusqu'a la chute de l'empire romain au 5ème siècle, c'est aux Salles Quartier de Balazuc
qu'une découverte majeure a été faite au 16ème siècle : celle d'un sarcophage en
marbre blanc richement sculpté sur une des faces.
La présence d'urnes cinéraires indique une occupation des lieux entre le Ier et le 3ème
siècle. Le sarcophage est caractéristique de la production de l'école d'Arles du 4ème siècle.
Le nom de Balazuc provient du toponyme Baladunum, qui s'est ensuite "occitanisé"
en Baladun, Balaun, Balasu, puis Balazuc,
C'est avec le seigneur Géraud de Balazuc, au 11ème siècle, que commence l'histoire
de la famille de Balazuc.
Le plus célèbre seigneur de Balazuc est Pons de Balazuc, fils de Géraud. Pons participe
à la première croisade en 1096 en tant que chevalier, aux côtés du comte de Toulouse.
Pons meurt à Arcos (aujourd'hui Tripoli au Liban) en 1099, peu avant la prise de
Jérusalem. Un vitrail de l'église romane Saint-Madeleine le représente.
Les seigneurs de Balazuc et leur cour viennent s'installer à Balazuc au 13ème siècle.
Ce choix est stratégique, car les Balazuc veulent alors assurer leur pouvoir sur
leurs possessions en Bas-Vivarais, mais aussi et surtout sur les mines argentifères
de Largentière, d'où ils tirent une grande partie de leur richesse.
On assiste alors à un agrandissement spectaculaire du village, dont l'étendue est
multipliée par cinq. Un second rempart est érigé, celui du 12ème siècle étant devenu
trop exigu. Certains tronçons de ce rempart du 13ème siècle sont encore visibles
aujourd'hui.
Le rempart du 13ème siècle comporte plusieurs portes, dont certaines sont également
bien conservées, comme la porte de la Sablière. Le "château de Balazuc" et la
"Tour carrée" font partie de ces nouvelles fortifications du 13ème siècle.
A la fin du 14ème siècle et début du 15ème siècle, la guerre de Cent Ans (1337-1453).
La tour de la Reine Jeanne, ainsi qu'un rempart dont il ne reste que des vestiges, sont
édifiés sur la rive droite de l'Ardèche.
Le castrum de Balazuc (village fortifié) ne fait pas exception. Il renforce ses remparts
et se dote d'un poste avancé pour mieux se protéger.
Au 15ème siècle, Jeanne de Balazuc (héritière du nom et de la baronnie en 1480)
renforce les remparts, remanie le château pour lui apporter les aménagements de
confort, gère l'administration de la seigneurie.
Le château de la Borie et sera au 16ème siècle le lieu de résidence principal des
Balazuc, qui quittent définitivement le village.
Au 16ème, les Balazuc s'installent définitivement à la Borie. Pendant les guerres
de Religion, Balazuc reste un bastion catholique en Bas-Vivarais.
La deuxième moitié du 18ème siècle est une période de prospérité, avec notamment
le développement de l'élevage du ver à soie, des étages supplémentaires sont
construits pour créer des pièces dédiées à la magnanerie.
En 1887, une route est ouverte à travers le village. Balazuc n'était en effet traversé
que par des ruelles étroites et des calades. Le percement de la route entraîne la
destruction de quelques maisons et le dynamitage des rochers, mettant au jour des
cavités, notamment celle de la "Fachinière" (sorcière en occitan).
En 1882, les lois de Jules Ferry rendent l'école obligatoire. Les habitants des
hameaux de la rive droite de l'Ardèche souhaitent alors que leurs enfants
n'aient pas à traverser l'Ardèche sur des embarcations précaires et payantes
pour s'y rendre.
Un pont est alors construit permettant également aux habitants de la rive droite
de fréquenter l'église de Balazuc (plutôt que celles d'Uzer ou de Lanas où ils
se rendaient jusque-là).
Le début du 20ème siècle est marqué par la saignée de la Grande Guerre dans la
population. L’exode vers les villes amplifie le phénomène : le village se vide,
les maisons tombent en ruines.(bien restaurées aujourd'hui).
Un plat : La bombine de l'Ardèche. Plat à base de pommes de terre, porc, cèpes.
Un vin : Rouge Côtes de l'Ardèche cépages Grenache et Syrah.