Negrepelisse (82)
Nègrepelisse est une commune française située dans le centre du département de
Tarn-et-Garonne, en région Occitanie.
Sur le plan historique et culturel, la commune est dans le Pays Montalbanais,
correspondant à la partie méridionale du Quercy.
Charmante bastide de l’est du Tarn-et-Garonne, Nègrepelisse naquit sur la rive
gauche de la rivière, au confluent de l’Aveyron et du ruisseau de Longues-Aygues
et à l’ombre du château qui la protégeait.
Etablie sur une butte, Nègrepelisse n’est pas le nom d’origine de la ville.
Sieurac, puis La Mothe Saint-Pierre dit Nègrepelisse, elle doit son appellation,
semble-t-il, à la forêt du Tulmonenc.
Les bûcherons fabriquaient le charbon de bois qui noircissait de poussière leur pelisse.
La longue domination seigneuriale investit la cité d’une longue histoire tumultueuse.
La butte sur laquelle fut bâtie la ville est habitée depuis environ deux mille ans.
Les romains auraient occupé le promontoire qui domine l’Aveyron. Elle fut nommée
Sieurac.
Bien plus tard, aux environs de l’an 1000, ce lieu, prit le nom de Sieurac ou
Siurag, faisant partie du Tulmonenc.
Il appartenait aux vicomtes de Bruniquel, puis fut cédé à la puissante abbaye
Clusienne de Moissac.
Anquetil, moine de Moissac fit construire une nouvelle église dédiée à
Saint-Pierre-Es-Liens qu’il unit, vraisemblablement à la précédente.
En cette occasion, Sieurac changea de nom et devint la ville de La Mothe Saint-Pierre,
qui évolua en la Mothe Saint-Pierre dit Nègrepelisse.
Le nom de Nègrepelisse, en latin Nègropelissia ou Nègrapelissa en langue romane,
apparut pour la première fois, le 17 Avril 1270.
Les vastes forêts environnantes permettaient aux bucherons de fabriquer du charbon.
Ils vendaient le fruit de leur travail dans les villes voisines. Pour ce faire, ils
transportaient à dos d'homme les sacs qui noircissaient leur pelisse.
Avant la création de la bastide, un modeste village s'était établi aux abords du château,
sur les rives de l’Aveyron.
Il portait le nom de : Saint-Pierre Des Grenouilles en références aux marécages
des lieux.
La présence de l’eau et de ressources naturelles conditionnèrent l'installation et le
développement des activités humaines.
À l’instigation des rois de France de nombreuses bastides furent créées, dont
Nègrepelisse qui fit partie des 35 bastides royales du Tarn-et-Garonne.
Elle fut fondée en 1273 pour asseoir l’emprise du pouvoir royal. Elle reçut des
coutumes en février 1286 où, elle apparaît comme bastide dans le Saisimentum.
La ville se structura autours d'une place centrale, appelée Place Nationale, accueillant,
aujourd'hui encore, un marché de plein vent.
Le trait caractéristique des habitations fut, dès leurs créations, l’ornement des
encadrements en briquettes rouge.
L’usage des matériaux tint compte des ressources de proximité. Ce rappel esthétique
des cités Tolosanes se retrouva pratiquement sur toutes les façades des artères
principales.
D'importants défrichements, à la fin du 13ème siècle, permirent d'étendre la ville
attirant une population nouvelle.
La bastide de Nègrepelisse occupait un rôle économique prépondérant ainsi que des
positions politiques et militaires.
La seigneurie de Nègrepelisse était partagée à sa création entre le roi de France,
successeur des Comtes de Toulouse et les vicomtes de Bruniquel.
Plus tard, elle passa du domaine royal à la famille de Carmaing qui en fit l’acquisition.
Les Carmaing, venus de Caraman en Lauragais et alliés du pape Jean XXII, étaient
de grands seigneurs.
Ils avaient le goût du beau et même du faste. Ce sont eux qui au 15ème siècle firent
reconstruire l’église après avoir transformé le château.
Par une suite de successions, Nègrepelisse, érigé en comté, devint la propriété d’Henri
de Bouillon, maréchal de France, l’un des plus vaillants compagnons d’armes d’Henri IV.
Et c’est ainsi que son fils, prénommé également Henri, plus connu sous le nom de
Turenne, héritier des vastes domaines de sa maison, fut en 1553, Comte
de Nègrepelisse.
C’est à l’époque de la fondation de la ville vers 1074, que semble avoir été bâtie
une fortification qui fût remplacée par le château, édifice plus important assurant
une plus grande protection pour les 3000 habitants. Le château et ses possessions
furent édifiés sous l’égide des vicomtes de Bruniquel, seigneurs du Tulmonenc
voulant faire peser leur autorité sur leurs sujets.
Cet édifice de 3600 m² est un quadrilatère apprêté de quatre tours rondes. Ses murs
épais de 2m à 2,50 m sont constitués de parement, de remplissage de pierres
régulièrement taillées et de chaux vive.
Le château traversa les siècles et connut les vicissitudes des guerres dont celle
de 100 ans, la prise de Nègrepelisse par les troupes royales en 1622 et la
révolution française.
C’est à la fin du 18ème siècle que Fragonard, invité par son ami Pierre-Jacques-
Onésime Bergeret, grand financier du 18ème siècle et comte
de Nègrepelisse, exécuta un dessin du monument qui existe encore dans un musée
hollandais et dont une copie orne la salle du Conseil Municipal de notre commune.
Cette gravure est la copie du château vu de l’Est.
Un plat : Poule noire de Caussade farcie à l'ail de Lomagne.
Un vin : Blanc des Côteaux du Quercy cépage Sémillon.