Moux, signal d'Alaric (11)

1 octobre 2025

Moux, signal d'Alaric (11)

Le départ de cette randonnée pédestre vers le signal de l'Alaric, se fait du village de Moux, situé dans le département de l'Aude, en région Occitanie.

De l'âge de cuivre, 2600 ans avant J-C, les grottes de l'Alaric sont occupées par les peuples semi-nomades, du groupe de Véraza.

Par la suite, IVème siècle avant J-C, les Ibères, sous la poussée des premières vagues celtes se réfugieront au sommet du roc de Roland.

Dans la période romaine, les habitants de la région connaissent les influences grecques et romaines. C'est lors, de la colonisation de la Narbonnaise et l'implantation des Vétérans de la Xème, Legio Augusta assure que le territoire sera cadastré en bordure de la Via Romaine.

Le premier propriétaire de Moux fut Marcus Usulenus.

Auguste, en ordonnant la construction de le Voie de Narbonne à Toulouse, permettra le développement et la romanisation de la région.

A cette époque, la Narbonnaise, et donc Moux, appartiennent à Rome.

A la chute de l'Empire Romain, une longue période d'insécurité va provoquer le regroupement des populations à Moux.

Les Wisigoths puis le clergé, vont redistribuer les terroirs en bénéfices écclésiastiques. Au IXème siècle, L'abbé de Lagrasse sera le seigneur de Moux.

Au Xème siècle, le Château Saint-Pierre d'Alaric, propriété de la famille Alarico, est un authentique castellum de la période Cathare.

Cette famille, alliée aux Barbaira et Trencavel, sera Faydit (chevalier) lors de la croisade.

Plus tard, le château démilitarisé sera transformé en prieuré.

A la suite de la croisade, Simon de Monfort, seigneur de Mozie, donnera le fief à une famille de noblesse d'épée : D'Aban, qui conservera le fief jusqu'en 1680. Cette famille de chevaliers s'illustrera dans les croisades auprès de Saint-Louis.

En 1333, le territoire passera sous l'autorité de l'archevêque de Narbonne, jusqu'au concordat de 1802.

Le château de Moux sera le théâtre, comme toute la région, des luttes entre Montmorency et Joyeuse, lors des guerres de religion.

Dans l'Ancien Régime, la famille Daban, ruinée par la chute des revenus des rentes de la terre, cèdera ses terres pour le prix de l'impôt à la noblesse de robe.

La famille Portal, drapiers enrichis dans le négoce, deviennent seigneurs de Moux par l'acquisition des terres de l'ancien seigneur.

Paul VII, de retour d'exil à Fontainebleau, fera étape à Moux, au logis de la famille Théron, maître de poste sur le grand chemin.

A cette époque, prédomine la culture des "bletz"(épautre, engrain, sarrazin). Les faibles rendements, les modes de culture, l'assolement, orchestreront deux siècles de disettes et de famines.

La vigne est anecdotique et l'olivier subira un coup d'arrêt fatal lors de l'hiver sibérien de 1709.

En 1857, le relais de poste puis le chemin de fer vont permettre à Moux de se développer.

L'importance de la gare de Moux va permettre l'exportation du vin, nouvel eldorado.

Charles Denis, fils du premier chef de gare de Moux, deviendra le porte-voix du spiritisme.

De 500, vers 1800, le village atteindra 1300 habitants vers 1900. La vigne va se développer et s'établir sous forme de monoculture.

Inspirés par la montagne d'alaric, poètes et écrivains vont se reveler :

Prosper Mestre Huc, alias Scévolle Bée.

Henri Bataille, chéri de la Belle Epoque, adulé par Aragon.

Jean Lebrau, primé par l'académie française.

Laurent Farré et Armand Fédou.

Ainsi, tout ce qui fut, jeunesse, enfance, amour,
Tout danse devant moi sa danse heureuse ou triste.
Rien derrière !... Le groupe est là qui vole et court.
Mais j'ai beau me hâter, la distance persiste
Entre nous deux… Tel je m'en vais, épris du bleu
Lointain, et quelquefois si je titube un peu
Ce n'est pas que le sol sous mes pas se dérobe,
C'est que, parmi le soir, les yeux plein de passé,
Ô toi qui vas devant, Souvenir cadencé,

J'ai marché sur la traîne immense de ta robe !

Henri Bataille