Lisle-sur-Tarn (81)
Lisle-sur-Tarn, connu sous la Révolution sous le nom de Lisle-du-Tarn, est une commune
française située dans le département du Tarn, en région Occitanie.
Sur le plan historique et culturel, la commune est dans le Gaillacois, un pays qui doit sa
notoriété à la qualité de ses vins.
S’il est vrai que les vins d’avenir ont toujours un passé, ceux de Gaillac ont encore de
beaux jours devant eux.
Les origines du vignoble tarnais remonteraient à l'occupation romaine, au premier siècle
avant J-C, et il est considéré comme l’un des plus vieux de France.
Il est composé de trois terroirs dont deux, répartis de part et d'autre de la rivière du Tarn,
portent les noms de : Rive droite et Rive gauche le troisième, plus au Nord, le Plateau cordais.
Les cépages gaillacois produisent 60% de vins rouges, 30% de vins blancs et 10% de vins rosés.
Aujourd’hui, le label AOC Gaillac couvre 2500 hectares répartis sur 73 communes dont celle
de Lisle-sur-Tarn qui fait partie du terroir de la rive droite.
La bastide de Lisle-sur-Tarn fut bâtie, après la croisade des Albigeois, probablement
à partir de 1229.
Le comte de Toulouse, Raimond VII a voulu créer, sur les rives du Tarn, une ville pour
remplacer le castel de Montégut, chateau fortifié situé sur une colline environnante,
dont les croisés avaient exigé la destruction.
La migration des habitants de Montégut vers cette bande de terre alors dénommée "Yla"
car délimitée par la rive droite du Tarn et les ruisseaux du Rabistau et du Vignal, nous éclaire
sur l'origine du nom de la bastide.
Au cours de son histoire, ce nom changea plusieurs fois : Isla en Albigès devint Isle d'Albi
avec le passage de l'usage de la langue d'Oc à la langue d'Oil puis, Isle-du-Tarn sous la
Révolution avant de s'appeler enfin Lisle-sur-Tarn par décret du 4 septembre 1898.
Lisle-sur-Tarn est la seule Bastide tarnaise de plaine possédant un port. Situé sur la rive droite
du Tarn, il faisait écho à celui de Parisot situé un peu plus en aval, rive gauche, à Avignonet.
Au Moyen Âge, ils permettaient les échanges commerciaux par voie d'eau : acheminement
de voyageurs, transport et vente des produits locaux : vins, céréales, pastel.
Jusqu'à la fin du 18ème siècle, le transport fluvial assura à la ville un essor permanent et
une prospérité dont témoigne encore la prestance de quelques beaux hôtels particuliers.
Cet usage commercial perdura jusqu'au début du 20ème siècle où, après quelques
interruptions, il prit fin en 1920.
Pendant les Guerres de Religion (1520-1598), l'importance de la bastide est attestée par la
décision d'y implanter, en 1579, la Chambre de l'Edit (cour de justice siégeant, jusque là,
à Toulouse).
Elle était composée, pour moitié, de conseillers catholiques et de conseillers protestants ainsi
que l'imposait l'Edit de pacification pris par le Roi Charles IX pour tenter de mettre fin
aux Guerres de Religion.
En 1623, le siège de la Chambre de l'Edit fut transféré à Puylaurens, Castres puis Béziers.
Durant la croisades de Albigeois, le nord du Tarn, fidèle au comte de Toulouse Raymond VI,
puis Raymond VII, est le siège de chevauchées destructrices de la part des croisés
Lors du traité de Meaux qui met fin aux combats en 1229, ordre est donné de démanteler
les remparts.
Avec le consentement du comte de Toulouse, une ville nouvelle (bastide) est créée pour
abriter les anciens habitants du castel de Montaigut et pour répondre à une augmentation
de la population.
Quatre consuls sont élus chaque année le premier dimanche d'août.
Ils ont obtenu plusieurs privilèges : bâtir des moulins, un embarcadère, d'établir un droit de
péage sur les marchandises qui y passaient par eau et par terre, d'avoir des foires et des
marchés, un siège de justice avec un bailli et un notaire.
Le nom de Lisle apparaît pour la première fois dans un acte de 1249. Ces privilèges sont
confirmés par Philippe III le Hardi et Charles V, en 1364.
Les coutumes sont confirmées en 1462, 1543, 1613 et 1636. Les consuls avaient un conseil
privé de 12 membres et un conseil général de 48 membres chargé de voter l'impôt. En 1257,
la baillie de Lisle est assez importante pour être affermée 200 livres tournois.
Après la mort d'Alphonse de Poitiers, la bastide et ses dépendances entrent dans le domaine
Vers 1365, les consuls et les habitants refusent l'entrée dans la ville des troupes du roi.
En 1374, la peste et la guerre déciment la population de la bastide, ce qui conduit Charles V
à réduire le nombre de feux imposables à 103.
La navigation est établie sur le Tarn jusqu'à Gaillac au 13ème siècle. Les habitants de Gaillac,
de Rabastens et de Lisle pouvaient faire transporter jusqu'au port de Bordeaux les vins
de pays appelés vins de marque car les tonneaux étaient marqués du sceau de la ville
d'où ils partaient.
Le roi Jean II le Bon a accordé aux habitants, en 1352, la confirmation de leurs coutumes et
le privilège de ne pouvoir jamais être aliénés du domaine de la Couronne.
En 1440, le bâtard de Béarn, Jean Salazar, et d'autres chefs de la compagnie des routiers,
se sont emparés de Lisle. Ils traitèrent avec le vicomte de Lomagne en promettant de se
réunir aux armées du roi.
L’Hôtel de ville. Construit au 18ème siècle par la famille de Boisset, ce bel édifice appartient
à la commune depuis 1936.
Un grand escalier en pierre permet d’accéder au premier étage à la salle des délibérations
du Conseil municipal. Cette grande salle, ancienne salle à manger, est ornée de lambris et
de peintures sur toile du 18ème siècle représentant des scènes champêtres. C'est également
dans cette salle que sont célébrés les mariages.
En décembre 1466, Louis XI a maintenu les habitants de Rabastens et de Lisle dans leurs
franchises pour la vente et le transport de leurs vins à Bordeaux.
La place aux couverts, (place Paul Saissac), autour de laquelle fut organisé le tracé en
damier des rues, est le cœur de la bastide. C’est la plus grande place à couverts du
Sud Ouest (4425m²). Elle était et reste le centre économique et social de la cité.
Des troupes composées de Périgourdins, de Gascons, de Saintongeais, commandées par
le capitaine Monluc, se sont emparées de Lisle-d'Albigeois et l'ont pillée, brûlant ses titres
sur la place publique.
Un plat : Gras-double à l'albigeoise.
Un vin : Blanc sec cépages Mauzac et Muscadelle.