Saint-Amand-de-Coly (24)
A une vingtaine de km de Sarlat et quelques pas de Lascaux, Saint-Amand-de-Coly
s'est confortablement installé entre deux vallons boisés de la vallée de la Vézère.
Son abbatiale du 12ème siècle, considérée comme la plus belle église fortifiée du
Périgord veille sur les maisons du village qui, tout comme elle, sont faites de cette pierre
sarladaise et de ces lauzes typiques de la région dans un contraste harmonieux de
tons ocres et gris.
Spectaculaire abbatiale, fondée il y a plus de 1000 ans par Saint Amand, évangélisateur des
Flandres. Difficile de ne pas tomber sous le charme du clocher-porche de l’abbaye de
Saint-Amand-de-Coly, haut de 30 mètres, qui se distingue par son immense voûte en
arc brisé encadrant la porte d’entrée de l’église.
Les débuts de l'abbaye de Saint-Amand sont écrits dans la Vita sancti Sori et la Vita
sancti Amandi. Le seuil franchi, la sobriété de l’église invite à la contemplation.
Au 9ème siècle, le monastère souffre lors des guerres d'Aquitaine. L'abbaye est détruite
en 857 au cours d'incursions des Normands qui remontaient la Vézère, distante de
5 kilomètres. C'est probablement Odon, abbé de Cluny, qui a fait renaître l'abbaye.
Le village porte le nom d’Amand, un ermite d’origine limousine qui vivait au 6ème siècle.
Venu évangéliser la population de cette partie de la vallée du Coly, il vécut dans une grotte
à proximité de laquelle se développa le village.
Les 12ème et 13ème siècles marqueront l’apogée de l’abbaye de l’ordre augustinien qui
sera rattaché à la papauté au milieu du 13ème siècle. C’est probablement pendant la guerre
de cent ans que furent mises en place les systèmes de défense qui font de l’abbaye de
Saint-Amand-de-Coly, l’église la plus solidement fortifiée du Périgord.
La décadence viendra avec la peste, les guerres et plus tard avec la nomination des abbés
par le roi.
À la révolution l’abbatiale deviendra église paroissiale. En 1877 l’abbé Carrier,
avec 423 de ses paroissiens, déblayera les alentours de l’édifice qui sera classée
Monument Historique en 1886.
Ce morceau du Périgord Noir, qui commence sur le causse du Terrassonnais, se prolonge
au delà du Coly dans l’âpreté d’un relief de pierraille.
Pays qui sera trop souvent l’objet de la convoitise des féodaux, alors que les seigneurs
abbés de Saint-Amand de Coly ou ceux de Terrasson ne cesseront de proclamer
l’immunité de la fondation royale et d’en appeler à la sauvegarde de la monarchie.
Si la date de construction du château de Coly n’est pas connue, il est raisonnable de la
situer à la fin du 12ème siècle. Le château était le domaine de l’abbé et son fief.
Le lointain passé de Saint-Amand fut lié à une communauté de moines, déjà établie au milieu
du 6ème siècle, dans un domaine périgordin dénommé Génulicus.
Village aux ruelles escarpées, Saint-Amand-de-Coly abrite en son sein des maisons ocres
aux toits de lauze respectant l’architecture typique du Périgord noir.
Un menu : Foie gras de canard truffé, agneau du Périgord aux pommes sarladaises,
cabécou et gâteau aux noix.
Vins : Uniquement du Montbazillac. Blanc doux puis rouge et blanc doux pour finir le repas.