Champeix (63)
Champeix est une commune française, située dans le département du Puy-de-Dôme,
en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Depuis décembre 2018, Champeix détient la marque de Petite Cité de Caractère !
Suite à son homologation, Champeix, qui est devenue la 1Oe Petite Cité de Caractère
du Puy-de-Dôme.
Situé entre plaines et montagnes, Champeix bénéficie d’une position géographique de
premier choix, sur un sol relativement chaotique mais propice à diverses activités qui
firent la prospérité du bourg jusqu’à la fin du 19ème siècle.
Du fait de son terrain accidenté en bordure de la vallée de la Couze Chambon, le village a
très tôt tiré parti de son sol hérité d’une activité volcanique intense pour développer la
culture de la vigne.
Cette activité, très ancienne sur la commune, a non seulement façonné le paysage
(les terrasses, ou pailhats, sous toujours visibles de nos jours) mais aussi l’architecture du
bourg où nombreuses et profondes sont les caves des maisons vigneronnes.
Sans compter le nom même de Champeix, vraisemblablement issu de campellis, un
mot occitan (ou langue d’Oc) signifiant "petit champ".
De par sa position géographique entre les contreforts du massif du Sancy, terre d’élevage par
excellence située à l’ouest, et Limagne, plaine céréalière fertile s’étalant à l’est, Champeix fut
un haut lieu de foires et de marchés où s’échangeaient toutes sortes de denrées provenant
des deux milieux.
Ses nombreux jardins maraîchers situés en bord de rivière, sur une terre alluvionnaire, ont
également alimenté le marché local. Cette position lui a valu une histoire particulière.
Les vestiges les plus anciens du village datent du 11ème siècle, à l’époque où Champeix
se nomme "Campelz".
À partir de 1225, la seigneurie et le château de Champeix relèvent d’une branche célèbre
des comtes d’Auvergne, les Dauphins, qui en feront une de leurs résidences principales.
Cité dans une charte de 1262, Champeix apparaît déjà comme un lieu d’échanges et de
productions variées (céréales, vin, fruits).
De nombreuses foires et marchés se tiennent à proximité château. De cette activité marquante
le quartier du château a gardé le nom de Marchidial (lieu de marchés).
Le Dauphin Béraud III, accorde en 1423 une charte de franchises aux habitants, signe de
l’importance commerciale de la cité. La charte évoque également une enceinte villageoise.
Au 15ème siècle, les possessions des Dauphins échoient aux ducs de Bourbon, ce qui vaudra
à Champeix d’être représenté dans l’Armorial réalisé vers 1450 par Guillaume Revel pour
Charles 1er, duc de Bourbon.
La seigneurie est vendue au début du 16ème siècle à un puissant bourgeois issoirien,
Thomas Boyer, seigneur de Saint-Cirgues.
Sous l’ancien Régime, Champeix est le centre d’une vaste seigneurie acquise en 1732 par le
maréchal Yves d’Allègre. Celui-ci transforme l’ensemble de ses possessions entre vallée des
couzes Chambon et Pavin en "marquisat de Tourzel".
Par le jeu des héritages, deux intéressantes figures féminines du 18ème siècle seront
"seigneur" de Champeix : la marquise de Rupelmonde, égérie de Voltaire et Madame
de Tourzel, gouvernante des enfants de Louis XVI.
À l’orée du 19ème siècle, le village compte environ 2000 habitants, soit une densité de
165 hab./km², très importante pour un milieu rural, accidenté de surcroît.
Le travail de la vigne et des arbres fruitiers en terrasses nécessite de nombreux
journaliers employés dans des exploitations de taille réduite.
L’exode rural s’est amorcé mais la population se maintient pendant les deux premiers tiers
du 19ème siècle autour de 1800 habitants, grâce à la production viticole exportée vers Paris.
C’est alors la culture qui assure en Auvergne le meilleur revenu. L’arrivée du chemin de fer
à Clermont en 1855 dope cette culture, le vignoble auvergnat devient l’un des plus proches
de la capitale.
A partir de 1864, le phylloxera touche les vignobles du sud de la France ; le vignoble
auvergnat s’étend encore, sa production compensant en partie le déficit des autres
(34 000 ha de vigne en Auvergne en 1850, 45 000 en 1892).
Il y a un fort besoin de main d’œuvre qui provoque à Champeix un arrêt de la baisse de
population et même de 1882 à 1891 un regain d’habitants.
Le phylloxera apparaît à partir de 1895, détruisant très vite une grande partie du vignoble
alors que les vignobles du midi savent déjà lutter.
En 1901, il n’y a plus que 20500 ha de vigne en Auvergne. La petite paysannerie qui exploite
ce vignoble ne maîtrise pas la technique des greffes et préfère replanter de médiocres
hybrides à l’origine d’un vin de mauvaise qualité qui va donner rapidement une piètre
réputation aux vins d’Auvergne et faire chuter leurs ventes.
Champeix connaît alors une forte baisse démographique entre 1901 et 1906. À cela s’ajoute
une sécheresse en 1904, le mildiou en 1910, des périodes de gel intense à plusieurs
reprises entre 1900 et 1914.
Le départ des hommes à la guerre dès 1914 provoque une nouvelle phase d’abandon de la
vigne qui nécessite pourtant des soins réguliers donc une main d’œuvre présente.
La crise des années 1920 porte un nouveau coup à ce vignoble. La population de Champeix
se stabilise autour de 900 personnes dans l’entre deux guerres.
Le village est donc l’ombre de lui-même avec un nombre d’habitants réduit de moitié en
l’espace de 60 ans. La situation reste stable jusque dans les années 1950.
A partir de cette époque la manufacture de pneumatiques Michelin à Clermont-Ferrand et
l’aluminerie d’Issoire sont de grosses demandeuses de main d’œuvre ; elles organisent des
recrutements et des circuits de ramassage des ouvriers dans toute la périphérie de
ces deux villes.
La population de Champeix située dans les deux sphères d’influence profite largement de
ce dispositif. La main d’œuvre locale étant insuffisante, les usines ne tardent pas à avoir
recours à une main d’œuvre essentiellement originaire du Portugal.
Celle-ci s’installe à Champeix dans les nombreux logis vacants du village. A partir du
recensement de 1962, la courbe de population s’inverse à nouveau pour croître vers 1100
habitants et s’y stabiliser jusque dans les années 1980.
À partir des années 1980, la population croît de nouveau, grâce à la situation géographique
du village qui se trouve englobé dans la double sphère périurbaine de Clermont-Ferrand
et d’Issoire.
Un plat : Omelette Brayaude
Un vin : Rouge IGP du Puy-de-Dôme cépage Pinot Noir.