Jardins de Champeix (63)
Champeix, surnommée "cité des jardins" s’attache depuis une décennie à réhabiliter le
patrimoine des terrasses ou "pailhats", dont les murets de pierre sèche retenant la terre
sont patiemment dégagés de la friche puis consolidés.
Au nord du bourg en direction de Clermont, elles forment un amphithéâtre sillonné de sentes
et d’escaliers, qui s’apprête à recevoir de nouveaux plants de vigne et constitue d’ores
et déjà un patrimoine archéologique et paysager de choix.
La sauvegarde du site du Marchidial passe également par une reconversion des ruines en
jardins scéniques et thématiques, tandis que dans l’intimité de la lisière urbaine les jardins
prospèrent entre murs clos, desservis par des chemins creux.
L’enceinte villageoise signalée dans la charte de 1463 englobait le secteur dit "des forts".
Ce quartier étagé au pied du château, desservi par des passages voûtés et des ruelles pentues,
est délimité au nord par la rue des Moulins, qui semble perpétuer le tracé de l’ancienne enceinte.
Sur le rocher, aux abords des places de la Roche et du Marchidial, de petites maisons trapues
rappellent l’ancienneté de ce quartier situé à la porte du château.
Construite au bord de l’ancienne route d’Issoire à Besse, l’église Sainte Croix constitua un
troisième point d’ancrage pour les habitants, concurrente du château, et donna naissance
à un quartier qui renferme également de nombreuses façades aux ouvertures de la
fin du Moyen-Âge et de la Renaissance.
Dès cette époque enfin, Champeix se développe sur l’autre rive en secteur commerçant
entre le pont et la rue de Beauregard. La petite rue de Beauregard présente de
nombreuses baies de boutiques médiévales.
Les quartiers médiévaux se caractérisent par un parcellaire très dense occupé par de
petites bâtisses dites "maisons-blocs" serrées les unes contre les autres, souvent
pourvues d’un perron extérieur.
Ce type d’habitat perdure aux 18ème et 19ème siècles dans les maisons vigneronnes qui
abondent quartier des forts, rue de la Combe, place du Marchidial, où se concentrent
également les indispensables dépendances agricoles.
granges, pigeonniers, cuvages ouvrant sur rue par des vantaux à claire-voie. Edifiées aux
18 et 19ème siècles, les hautes façades rectilignes de la place de la Halle et du Quai d’Aubary
relèvent en revanche d’une architecture citadine.
Des façades ordonnées en travées régulières, bandeaux horizontaux soulignant les étages,
encadrements néo-classiques des accès et balcons en fer forgé en constituent quelques
traits distinctifs.
Au fil de la balade nous découvrons également un riche patrimoine de petites constructions
qui s’éparpillent sur toute la commune :
cabanes à outils nichées au fond des jardins, tonnes de vignes agrippées aux gradins des
terrasses, pigeonniers accolés aux maisons vigneronnes ou isolés au milieu des cultures.
Les jardins ouvriers puis familiaux font leur apparition à la fin du 19ème siècle. Ils se
multiplient dans la première moitié du 20ème siècle, avant de régresser peu à peu,
victimes de la pression foncière.
Pourtant quelques propriétaires de ces reliquaires de plantes et de fleurs à usage domestique
ont continué d’entretenir amoureusement leur "paradis".
Grâce à eux s’est maintenu et se développe aujourd’hui en lisière du bourg un réseau de
jardins qui constitue un indéniable patrimoine paysager et un précieux lieu de délassement.
En bordure de le Couze Chambon, les jardins sont desservis par les parcelles privées et
chacun conserve une tonne à l’architecture parfois très soignée.
Derrière l’église se cachent le jardin et le verger créés au 19ème siècle par les Sœurs de la
congrégation de Saint Joseph.
Le jardin enclos, aux murs autrefois palissées, renferme un vaste bassin circulaire en pierre
de Volvic, une tonnelle et deux pigeonniers conservant des traces de fresques.
Autour de Champeix, toutes les pentes ont été aménagées en terrasses, ici dénommées
pailhats (terme provenant de l’Occitan).
Remodeler la pente en un étagement de surfaces planes cultivables nécessitait
un savoir-faire méthodique progressivement expérimenté au fil des siècles.
A l’entrée de Champeix, les terrasses du Beaugeix et de la Combette présentent des
murets de pierre volcanique remarquablement appareillés, avec de beaux chaînages d’angle
et des escaliers pris dans le muret.
Le château du Marchidial de Champeix relève d'une branche célèbre des comtes d'Auvergne,
les Dauphins. Il subsiste aujourd'hui la base du donjon circulaire roman et l'ancienne église
castrale, ainsi qu'un porche remanié.
Les petites cabanes de vigne se disséminent ici et là ou s’insèrent dans les murets de
soutènement.
Si la plupart de ces terrasses étaient avant tout destinées à porter les ceps de vigne, beaucoup
d’entre elles étaient ingénieusement complantées, afin d’intensifier les rendements.
Les terrasses de vigne étaient ainsi arborées de fruitiers (pêchers, amandiers, pruniers)
et parfois jardinées (fraises, asperges).
En bordure de parcelle, iris à fort pouvoir drainant et rosiers "à pucerons" complétaient
cette minutieuse organisation.
Le château du 15ème siècle, avant qu’il ne soit délaissé par les Dauphins et leurs successeurs,
fut démantelé au 17ème siècle et livré à la ruine.
Champeix, au 13ème siècle, fut la seconde résidence des dauphins d'Auvergne et participa
à la croisade contre Jérusalem.
Les soldats qui revinrent de cette campagne ramenèrent avec eux un trésor auquel conduirait
l'un des passages secrets (pas encore découvert) du château ou du village.
En l'an 1633, Richelieu ordonna la destruction du château pour que les nobles ne rejettent
plus l'autorité royale (Louis XIII à l'époque).
Aujourd'hui, il ne reste que l'église du château, une partie de la tour principale, les jardins
et la base du donjon.
Au moyen-âge, les villageois et les soldats partaient dans la montagne pour aller chercher
de la glace et la ramener au château pour la conserver l'été, la glace servant aussi
à conserver les aliments.
Au 18ème siècle une porte fut rajoutée pour pouvoir entrer dans le garde-manger
(l'ancien passage se situe sur le toit).
Un plat : Coq au vin auvergnat
Un vin : IGP rouge des côtes d'Auvergne, cépages Pinot Noir et Gamay.