Mirande (32)
Mirande est une commune française, sous-préfecture, située dans le sud du département
du Gers en région Occitanie.
Sur le plan historique et culturel, la commune est dans le pays d'Astarac, un territoire du
sud gersois très vallonné, au sol argileux, qui longe le plateau de Lannemezan.
Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par la Baïse, le Lizet, le ruisseau du
Rieutort et par divers autres petits cours d'eau.
Mirande est une bastide du 13ème siècle, édifiée sur la rive gauche de la Baïse.
Aux alentours, de nombreux vestiges préhistoriques et des tumulus témoignent d'une
occupation ancienne de la contrée.
D'éminents archéologues émettent l'hypothèse d'une implantation gallo-romaine sur le
territoire où s'élève Mirande. Elle est accréditée par la pile et les enclos funéraires du
quartier d'Artigues, mais aussi par plusieurs trouvailles fortuites dont la dernière en
date est celle d'une tête en marbre de grandeur naturelle mise à découvert lors de
travaux exécutés dans une rue de Mirande.
Mirande fut fondée en 1281, près du village de Saint-Jean-de-Lézian, par Eustache de
Beaumarchais, sénéchal de Toulouse, en accord de paréage avec l'abbé de Berdoues et le
comte d'Astarac, Bernard IV, qui lui octroyèrent des coutumes souvent confirmées et
étendues par la suite. Le roi de France, associé à leur paréage, promit son soutien à la ville
naissante.
La cité présente un tracé régulier de bastide, avec sa place centrale et ses rues tirées au
cordeau. Elle était protégée par une solide enceinte fortifiée percée de quatre portes qui
subsistèrent en partie jusqu'au 19ème siècle Un magnifique château comtal se
dressait hors des murailles.
Grâce à sa situation idéale sur la Baïse, Mirande connut une expansion rapide et ne tarda
pas à se trouver à l'étroit dans ses fortifications. Dès 1297, elle devint la capitale
du comté d'Astarac.
Sa juridiction s'étendit bientôt à dix-huit villages qu'on appela le Perche de Mirande. Les
Mirandais, jaloux de leurs droits et de leur liberté, se mirent vite en quête de nouvelles
concessions. Pour cela, ils entrèrent successivement en conflit avec le comte de Pardiac,
les châtelains de Laas et de Monclar et même leurs propres seigneurs.
En 1283, Bernard IV et son épouse avaient fondé à l'extérieur de la ville le couvent des
Cordeliers, qui fut agrandi vers 1320 sur ordre du papz Jean XXII.
Détruit par les protestants, puis reconstruit, il fut fermé en 1790 et abandonné aux injures du
temps. De même, en 1320, une révolte des habitants est durement réprimée par le frère
du roi : Charles le Bel.
En 1338, un Mirandais, P. Arnaud, combattit les Anglais sous les ordres de Raymond-Arnaud
de Béarn, capitaine de Marsan. La même année, Philippe VI secourut Mirande, attaquée de
tous côtés par les ennemis de la France.
Avec la maison d'Astarac, les milices de la place prirent parti pour le comte de Foix et le
seigneur d'Antin, contre le comte d'Armagnac et le baron de Montesquiou.
Leurs équipées dévastatrices furent suivies de terribles représailles et il fallut
l'intervention du Parlement de Toulouse pour y mettre fin, sous Charles VI.
En 1442, Jean III, comte d'Astarac, conduisit plusieurs valeureux Mirandais à l'expédition de
Charles VII contre les Anglais et, en 1453, à celle qui leur enleva définitivement la Guyenne.
À la bataille de Castillon il commandait soixante-six hommes d'armes. En 1526, la comtesse
Marthe d'Astarac assiégea Mirande pour venger une insulte que ses enfants y avaient reçue.
Après quelques assauts improductifs, elle changea le siège en blocus et du couvent des
Cordeliers où elle s'était retranchée, se livra à toutes sortes de violences sur ses adversaires.
La population, courageuse mais trop faible pour résister longtemps, fit appel au parlement de
Toulouse qui la délivra de l'implacable comtesse et confisqua le comté au profit de la Couronne.
Les débats se poursuivirent devant le Parlement de Bordeaux, le grand Conseil du roi et
le Parlement de Paris. Ils ne se terminèrent qu'en 1562, par une transaction qui renforça
les anciens privilèges des Mirandais.
Huit ans plus tard, le petit-fils de Marthe, Henri de Foix-Candale, entra en possession
de tout l'Astarac par lettres royales données à Gallon.
En 1577, un lieutenant du roi de Navarre, au début de sa lutte contre la Ligue, prit Mirande.
Avec l'aide de quelques seigneurs dont le chevalier d'Antras, chef du parti catholique,
les habitants se défirent de la garnison béarnaise au terme d'un sanglant combat.
Les vainqueurs surent respecter le futur Henri IV qui, parvenu au trône de France, leur
accorda de nouvelles faveurs. Ils se montrèrent dignes de la bienveillance royale et se
virent confier la garde de leur cité en 1615, à la suite de lettres très flatteuses de la
cour, dont deux écrites par Louis XIII.
En 1630 s'établit à Mirande un couvent de Clarisses. Rebâti au siècle suivant, il subit à la
Révolution le sort de celui des Cordeliers, sans être toutefois complètement
délaissé puisqu'il devint collège.
Mirande avait également un hôpital de Saint-Jacques, près de la Baïse, ouvert aux pèlerins
en route pour Compostelle, et une confrérie de Pénitents blancs fondée par la commune
elle-même en 1630.
Au 18ème siècle, la prospérité de la ville s'accroit. Mirande possède à cette époque une
faïencerie, une tannerie et plusieurs ateliers de tissage.
Toutefois, aucune de ces entreprises n'est importante et la ville souffre de n'avoir ni
sénéchaussée, ni évêché. Elle est surtout connue pour ses foires agricoles.
Jusqu'à la Révolution, la paroisse de Mazerettes (qui fut, avec les paroisses voisines
d'Artigue et de Valantès, absorbée en 1841 par la commune de Mirande) était une
des nombreuses enclaves de la Jugerie de Rivière-Verdun dans le Comté d'Armagnac.
Après le coup d'Etat du 2 décembre 1851 de Louis-Napoléon Bonaparte, les républicains de
Mirande et de ses environs s'insurgent pour défendre la République. Ils réussissent à tenir
Dans le contexte de la fin de la guerre d'Algérie, un hameau de forestage fut installé en
1962, à destination d'anciens Harkis et de leurs familles. Ces anciens harkis travaillèrent
dans la forêt domaniale de Berdoues. Le camp a existé jusqu'en 1975.
Mirande organise le festival de Country music : 1er festival européen de ce genre musical.
La première édition remonte à 1992. Le festival se déroule mi-juillet sur environ cinq jours.
Un plat : Croustade aux pommes macérées à l'Armagnac.
Un vin : Floc de Gascogne rouge ou blanc.